Mélanie Barroso : footballeuse flamenco
L’Espagne, terre de football, vient d’ouvrir ses portes à Mélanie Barroso. Cette jeune française de 22 ans a rejoint les rangs du FC Séville cette saison. Après Nîmes Métropole et Monteux, c’est dans le prestigieux club andalous que la footballeuse a du batailler pour se faire une place. Native de Marseille, elle a découvert une autre vision de son sport, une nouvelle langue et a su donner un nouvel élan à sa vie.
Vivre c’est parfois prendre des risques. Mélanie Barroso l’a bien compris. A l’heure où le football féminin pointe le bout de son nez en France, avec une demi-finale de Coupe du monde, la jeune française file de l’autre côté des Pyrénées. Pourtant, à 7 ans, rien ne destine Mélanie au foot. Ce sport masculin par excellence à en croire encore certains machos. La gamine n’a en que faire et rencontre le ballon rond à l’école primaire. A Marseille le foot est religion, difficile d’y échapper. Alors la petite fille court, joue, s’amuse, y prend goût. C’est sûr, sport et football cimenteront sa vie.
La passion pour motivation
Ce n’est que 4 ans plus tard que « Mel » comme la surnomme ses amis, s’inscrit dans un club. Une décision qui inquiète Denise sa maman : « j’ai eu peur qu’elle se blesse et puis le foot féminin n’était pas très développé à cette période ». Puis ses parents divorcent et elle déménage à Nîmes. Peu importe, à 15 ans, elle passe des tests pour intégrer le Nîmes Métropole, en deuxième division. La jeune fille joue aux côtés de coéquipières de quatre à neuf ans ses ainées. Puis vient le temps des études universitaires où le foot devient difficile à concilier avec les cours et la préparation d'un DUT. Mélanie a pris la route d’Avignon, mais le manque de jeu pèse sur sa première année : « J’étais au bord de faire une dépression. J’étais sur les nerfs ». A nouveau, la joueuse fait preuve de caractère. Elle décide de jouer pour Monteux et rencontre un coach, Christophe : « c’est une fille très sérieuse, discrète et très appliquée. Elle possède une très bonne technique ». DUT en poche, elle prend la direction de Séville pour un nouveau challenge : le football espagnol et une licence d’administration et direction des entreprises. Si la footballeuse est estimée, la femme n’en demeure pas moins de qualité. Ses amies Wanissa, Cassandre ou Linda sont unanimes : « Mél est une fille bien, présente pour les autres. »
Une mentalité différente
« Le football féminin espagnol n’a rien à voir avec ce qui se fait en France. » A Séville, Mélanie a du s’adapter à un nouveau style de jeu et à un nouveau poste. Le club vient de descendre de première division et veut remonter tout de suite. Elle quitte le milieu de terrain pour l’attaque, aux côtés de joueuses plus fortes physiquement et techniquement : « Ici en Espagne, tout va très vite. Le jeu est basé sur une grande science tactique, la vitesse et la technique. Le collectif prime avant l’individuel. C’est beaucoup moins physique en France même s'il y a plus de duels. Ce n’est pas la même mentalité.» Autre difficulté d’adaptation pour la Française : la langue. « Au début j’ai eu du mal. J’écoutais ce que se disaient les filles sur le terrain et puis la coach m’a pas mal aidée. » Mélanie arrive à Séville surprise des moyens dont les filles disposent : « Nous disposons d’un kiné, d’un docteur, de 10 terrains d’entrainements, d’une salle de musculation et de nombreux équipements » s’amuse la novice. En plein rêve, largement première en championnat avec son équipe, la joueuse se tourne déjà vers de nouveaux objectifs. Un départ pour Londres ou un retour en France, à Toulouse, pour passer un master. Celle qui ne pensait pas faire autre chose qu’un BEP vente peut-être fière de son parcours.
Christopher Roux
Mélanie n’est pas professionnelle et assiste à ses cours soit le matin soit le soir en fonction de ses entrainements. Elle participe au programme d’échange étudiant européen Erasmus.
Mélanie aime entrainer des jeunes (Stage OM)
Emblème du FC Séville