Lara Grangeon : guerrière calédonienne

Publié le par Chris30

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Lors des derniers Jeux du Pacifique, la nageuse a décroché 20 podiums sur 20 courses (16 médailles d’or, 3 d’argent et 1 de bronze). Elle a battu le précédent record de Diane Bui Duyet et ses 13 médailles. (Photo CNC)
     

Du haut de ses vingt ans, Lara Grangeon est une combattante. La nageuse calédonienne, spécialiste du 4 nages a gagné le droit de disputer ses premiers JO l’été prochain. Grâce à des championnats de France réussis, la protégée de Richard Martinez au pôle France de Font Romeu, ira à Londres pour continuer de grandir.

Licenciée au Cercle des Nageurs Calédoniens (CNC), Lara Grangeon a faim de victoires ! Discrète, pas du genre à faire des vagues, la native de Nouméa s’est construite dans les couloirs du Lycée climatique et sportif de Font Romeu. Aujourd’hui étudiante en UFR Staps dans la cité pyrénéenne où elle s’entraîne, la nageuse est devenue l’un des grands espoirs de la natation française.  

Un mental d’acier 

La première force de la Nouméenne est sans doute son état d’esprit. Après ses premiers championnats du monde, à Rome en 2009, ponctués par une 26e place, Lara Grangeon a très vite su dompter les exigences du haut niveau. Un an plus tard et la kanak s’adjuge déjà ses deux premières médailles chez les séniors, lors des championnats d’Europe à Budapest. En petit bassin, sur 200 et 400m 4 nages, la Calédonienne s’impose avec tempérament. Partie très tôt de sa Calédonie natale, éloignée de ses parents, l’adolescente a très vite su s’adapter à son nouvel environnement : Font-Romeu. La petite fille est devenue une femme, comme l’analyse son entraîneur Richard Martinez : « C’est une fille avec du caractère, assez déterminée et volontaire. C’est une hargneuse et elle sait ce qu’elle veut ». Même dans le dur, Lara sait rebondir. Preuve en est en 2011, où après des mondiaux de Shanghai ratés et une énorme déception : « C'est bien beau de se qualifier aux championnats du monde, mais si, derrière, tu ne fais rien...» elle rafle vingt médailles aux Jeux du Pacifique. Elle va même jusqu’à surpasser sa peur des requins pour s’imposer dans les 5kms en eau libre au large d’Ouvéa. Autre exemple encore lors des championnats de France, à Dunkerque, où après sa demi-finale sur 400m 4 nages, la kanak se situe à quatre secondes des minimas fixés par la Fédération pour s’envoler à Londres (4’45’’75 contre 4’41’’75). Pour autant, Lara ne panique pas : « Richard m'a conseillé avant la course d'avoir confiance en moi. Le temps des minimas était affiché depuis longtemps dans ma chambre. Quand j’ai touché le bord c’était un grand bonheur », analyse simplement la jeune fille. La Néo-calédonienne se qualifie en 4’40’’12.     

Un coach pour deuxième père ?
 

Les succès de Lara Grangeon sont aussi le fruit de sa collaboration avec son coach Richard Martinez : « On est proche comme un entraîneur et proche de sa nageuse. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis comme un deuxième père mais forcément on s’attache un peu à sa nageuse. Il est possible qu’elle ait pu ressentir un manque dû à l’absence de ses parents, mais cela fait partie de l’expérience ». Aux côtés de Richard Martinez, la Calédonienne grandit et prend petit à petit son envol. Ainsi, Lara décide de participer malgré les conseils de son coach aux 200m papillon en plus des 200 et 400m 4 nages, alors que ce dernier souhaitait voir sa nageuse se consacrer aux 4 nages : « Prendre ses propres décisions c’est important. C’est la vision que j’ai de la performance. Je suis plutôt partisan d’une certaine autonomie de l’athlète, même si je pensais que ce serait compliqué de courir deux lièvres à la fois ». Mais sûre de son talent, Lara décroche deux titres nationaux sur le papillon et sur le 400m 4 nages. Elle ponctue même ses championnats avec la deuxième place sur le 200m. Sa grande sœur de cœur, Alexianne Castel  a décroché le titre aux Europe de Debrecen sur le 100m dos, la semaine dernière. Boostée par cet exemple, il paraît légitime que la pépite calédonienne fasse encore parler d’elle dans les prochaines années.

                                                                                                    Christopher Roux

 
« C'est bien beau de se qualifier aux championnats du monde, mais si, derrière, tu ne fais rien...»

Publié dans Sport

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